"Line of Duty" : une série anglaise pleine de noirceur
La deuxième saison de cette courte série (6 épisodes) a déjà commencé, mais la pauvre Loucat a du mal à suivre, entre toutes les nouvelles séries à regarder, les livres à lire, les articles à écrire (eh oui, c'est très long), et en plus le travail sur mon autre blog ! Allez, j'arrête de me justifier.
Alors, voici une série anglaise que l'on nous propose. Je suis tombée dessus un peu par hasard, sur les conseils de mon journal de télévision, et j'ai été totalement prise par l'ambiance et l'intrigue.
Synopsis à ma façon :
Dans la saison 1, le lieutenant Steve Arnott (Martin Compston) fait partie de l'unité AC12, l'équivalent en France de la "police des polices", appelés aussi "Boeuf carottes". Bref, il est chargé d'enquêter sur ses collègues soupçonnés d'utiliser des méthodes illégales dans leurs enquêtes ou de pratiquer du racket, de toucher des pots de vin...
Le voilà amené à enquêter sur le capitaine Tony Gates (Lennie James). Sa collègue Kate Fleming (Vicky McClure) est, elle, infiltrée dans le service de ce capitaine et va tenter à la fois de se rapprocher de lui pour obtenir des informations et de le déstabiliser en faisant mine de l'informer sur l'avancement de l'enquête de son collègue.
Menacé de toutes parts, mis sous pression par son chef, le lieutenant Arnott se trouve à cause du capitaine Gates enlevé par des trafiquants de drogue et soumis à la torture...
Je n'ai pas encore regardé la saison 2 que j'enregistre, je la découvrirai avec vous !
Mon avis :
Cette série prend un parti étonnant. En général, les membres de la police des polices sont considérés comme les "méchants", des empêcheurs d'enquêter en rond. On les moque, on les fait tourner en bourrique, ils sont souvent malmenés et méprisés. Ici, ce service est au coeur de l'intrigue, et ce sont eux les "gentils", chargés de veiller au respect de la loi et de la morale.
La mise en scène est serrée, il n'y a pas de parti pris esthétique. Rien n'est fait pour embellir l'histoire : les acteurs ne sont pas particulièrement séduisants, ce n'est pas le but de cette histoire. Du coup, tout se resserre autour du scénario et des dialogues, savoureux. Les phases d'interrogatoire sont tendues, chaque mot est important. Le service AC12 est en permanence sur le fil, à devoir ménager les susceptibilités, respecter la hiérarchie, tout en menant des enquêtes très délicates sur des personnes qui ont toutes latitude pour faire disparaître des indices et connaissent toutes les ficelles du métier.
Du coup, l'impression de justesse et de réalisme est très grande, on vibre réellement au cours de l'enquête. L'enlèvement du jeune policier est littéralement effrayante tant on est immergé dans l'histoire.
Steve Arnott et son chef Ted Hastings
Les acteurs sont étonnament justes : le jeune Abbot, avec son visage poupin de jeune homme, est d'une dureté et d'une moralité à toute épreuve. Son patron Ted Hastings (Adrian Dunbar) est incroyable lors des interrogatoires : il sait utiliser les mots justes et pratique la manipulation avec un art parfaitement maîtrisé. Le flic ripoux est parfait dans sa déchirure entre son rôle d'excellent flic et d'homme malhonnête, menacé par des forces qu'il ne peut plus maîtriser.
L'équipe : Steve Arnott au centre, Ted Hastings et Kate Fleming
Franchement, on peut dire que les séries récentes qui nous viennent d'Outre-Manche sont d'une qualité au-dessus de la moyenne : "Downton Abbey", "Petits meurtres au paradis", nous avaient déjà fait toucher l'excellence de la mise en scène et le ciselé des dialogues. Il nous restait à découvrir le côté sombre de ces productions : nous voilà servis !
Quelques informations :
Diffusion le jeudi soir à 20h45 sur France 4. Ce soir, les épisodes 3 et 4 de la saison 2.