The English Game
Voici une mini-série historique dont le thème - le football - m'a intriguée...
Synopsis à ma façon :
A Darwen, près de Manchester, un patron de filature décide de recruter Fergus Suter (Kevin Guthrie) en tant que capitaine de l'équipe locale de football et son ami Jimmy Lowe (James Harkness) pour qu'ils fassent progresser son équipe. Ils deviennent ainsi les premiers footballeurs professionnels de l'histoire. Après avoir montré ses compétences, Suter est ensuite recruté par le club plus important de Blackburn, qui va affronter les équipes des élites, composées de jeunes gens oisifs qui pratiquent le football en amateurs. Ceux-ci s'opposent vivement à l'idée que « leur » jeu se professionnalise et surtout se popularise.
Cependant, Fergus Suter rencontre Arthur Kinnaird (Edward Holcroft), patron de Ransom, Bouverie & Co, l'ancêtre de la Barclays, et quintuple vainqueur de la Coupe d'Angleterre. Celui-ci admire l'efficacité du jeu de Suter ce qui va rapprocher les deux hommes. Ensemble, ils vont oeuvrer pour une démocratisation de ce sport et fixer ainsi les règles du football moderne.
Mon avis :
Nous avons dévoré cette mini série ! Le thème peut paraître rébarbatif - surtout pour ceux qui n'apprécient pas le football. Cependant The English Game est loin de ne parler que de cela.
Déjà, il s'agit d'une histoire vraie bien que romancée. Mais surtout, ce qui est mis en avant dans cette série, ce sont les rapports entre classes sociales - un thème cher au créateur de la série, celui-là même qui a créé Downton Abbey. En 1870 en Angleterre, le football est essentiellement pratiqué par de jeunes hommes lors de leurs études dans des collèges (notre lycée) et universités upés. Ils considèrent qu'il s'agit d'un jeu de gentleman. Lorsqu'une équipe de filatiers commence à progresser, au point de risquer de jouer contre eux, ces messieurs le refusent tout net. Ils n'hésitent pas à utiliser les moyens les plus iniques pour tenter de faire éliminer les joueurs "du peuple", y compris les rumeurs et les pressions sur leur employeur.
Il va falloir la rencontre de deux hommes, qui s'apprécient pour leurs valeurs communes de respect de l'autre et d'honneur dans le jeu, pour que les choses commencent à changer.
Ce thème des rapports sociaux est particulièrement présent, et fort bien traité. On se passionne pour ces hommes qui cherchent une échappatoire à leur condition difficile. Pour pouvoir jouer dans des équipes nationales, il faut avoir le temps de s'entraîner, et donc devenir professionnel. Or les joueurs sont encore traditionnellement des amateurs. Et comment devenir professionnel en travaillant 10 heures par jour et 6 jours par semaine ? L'injustice entre les deux classes est criante.
Les images sont magnifiques, les visages sont filmés de près, il y a une véritable esthétique dans cette série. Les acteurs sont excellents, impliqués et réalistes. Les décors et costumes sont parfaits : la seule différence de tenue entre les joueurs est parlante. Rien d'étonnant, on retrouve la patte de Julian Fellowes, le créateur de Downton Abbey !
Il y a finalement assez peu de scènes de matchs, presque trop peu : on aimerait vibrer plus avec les joueurs ! Mais c'est ma seule réserve. N'hésitez pas ! Nous avons dévoré cette mini-série en deux soirées...
Quelques informations :
Mini-série anglaise de Julian Fellowes, en 6 épisodes.
Diffusion sur Netflix.